Rhum La Réunion

Sur l’île de La Réunion la canne à sucre pousse facilement grâce à son climat tropical chaud et humides et ses sols volcaniques riches. C’est une culture clé de l’île contribuant à l’économie locale. Au 19ème siècle, la production de rhum s’intensifie, et La Réunion se distingue par la production de rhum agricole de qualité.

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Les caractéristiques des rhums de La Réunion

Les rhums produits sur l’île bénéficient depuis 2015 de l’IG (Indication Géographique) Rhum de La Réunion. Ce label garantique la production du rhum respecte des normes spécifiques, en utilisant des matières premières locales, telles que la canne à sucre cultivée sur l'île, et que sa fabrication suit des méthodes traditionnelles propres à la région.

C’est un gage de qualité pour le consommateur qui permet de perpétuer un savoir-faire ancestral.

Ce label concerne le rhum blanc, le rhum vieux et le rhum grand arôme. Les rhums légers ne peuvent pas profiter de l’IG Rhum de La Réunion, la majorité de la production est destinée à l’export vers l’Europe en vrac. Ils sont également utilisés pour la conception de spiritueux à base de rhum, de punchs ou encore de liqueurs.

Le rhum blanc de la Réunion

C’est une boisson incolore car elle ne subit pas de vieillissement. Après la distillation, le rhum agricole est maturé en cuve pendant plusieurs semaines avant d’être embouteillé.

Le rhum blanc possède des caractéristiques fruitées, végétales, épicées et florales.

Le rhum vieux de la Réunion

Un rhum est considéré comme vieux dès lors qu’il est élevé en fûts pendant au moins 3 ans. Les appellations varient en fonction du nombre d’années de vieillissement.

Les rhums vieux présentent une palette aromatique riches amenant des notes de vanille, d’épice, de bois et de fruits, exotiques ou confits.

Le rhum Grand arôme

Le rhum Grand arôme est produit à partir d’un mélange de mélasse, de vinasse et d’eau fermentées.

C’est un rhum plus puissant et complexe, révélant des notes épicées, balsamiques et amyliques.

L’histoire du rhum de La Réunion

La culture de la canne à sucre à La Réunion remonte aux premières années de la colonisation. Initialement, elle était utilisée pour produire un vin de canne, appelé fangourin. Pour élaborer ce vin, les cannes étaient récoltées jeunes, à environ six mois, car elles contenaient alors davantage de jus.

Lorsque la Compagnie des Indes orientales prend le contrôle de l'île au nom du roi de France, elle choisit de ne pas développer davantage la culture de la canne, préférant se concentrer sur celle du café.

Les premières utilisations d’alambics sur l’île remontent au début du XVIIIᵉ siècle, dans le cadre de la production d’arack, l’ancêtre du rhum, obtenu par fermentation du jus de canne ou de la mélasse. Malgré la concurrence des vins importés, la production d’arack est encouragée grâce à la mise en place d’une prime à l’exportation. Toutefois, l’arack sera interdit au siècle suivant.

Au XIXᵉ siècle, la perte des colonies sucrières françaises impacte l’approvisionnement de la métropole. Pour pallier cette situation, l’État encourage la culture de la canne à sucre sur l’île de La Réunion, qui devient alors exportatrice de sucre. Cette production engendre un excédent de sirop, appelé mélasse, utilisé par les distilleries pour produire du rhum.

En 1818, l’administration française crée la société La Ferme des Guildives, à qui elle confère l’exclusivité de la production et de la distribution de l’arack et du rhum. Toutefois, cette exclusivité génère des circuits parallèles. Elle prend fin en 1831, avant d’être confiée à la Société des Guildives jusqu’en 1846.

C’est en 1845 que naît la Maison Isautier, reconnue aujourd’hui comme la plus ancienne distillerie de l’île encore en activité.

Après l’abolition de l’esclavage en 1848, de nouvelles mesures sont instaurées. Deux ans plus tard, l’État autorise toute personne disposant d’une licence de fabrication à produire du rhum moyennant une contribution annuelle. Malgré le contrôle administratif et les taxes, l’industrie du rhum sur l’île connaît un essor.

La distillerie Savanna est créée en 1870 sur le domaine éponyme à Saint-Paul. En 1992, elle est déplacée à proximité de l’usine sucrière de Bois-Rouge, à Saint-André.

En 1886, la distillerie Rivière du Mât voit le jour. Depuis 1984, elle est implantée sur le site de Beaufonds, à Saint-Benoît.

Lors de la Première Guerre mondiale, l’État français réquisitionne l’intégralité de la production d’alcool. Après la guerre, avec la reprise des échanges commerciaux, le prix du rhum finit par chuter, provoquant une crise en 1920.

Le 31 décembre 1922, une loi instaure un contingent réglementant les quantités et la taxation des exportations de rhum vers la métropole. Cette loi reste en vigueur aujourd’hui.

Des ajustements entre les producteurs et l’État se poursuivent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, qui bouleverse une nouvelle fois l’économie de l’île. Les exportations cessent, mais la consommation locale augmente.

Après la guerre, La Réunion devient un département d’outre-mer, ce qui favorise son développement progressif.

En 1972, cinq producteurs de rhum s’associent pour former le G.I.E. Rhums Réunion (Groupement d’Intérêt Économique). Ils lancent la marque Charrette, identifiable grâce à son étiquette représentant un bœuf tirant une charrette remplie de cannes à sucre.

En 1983, La Réunion devient une région française, puis une région ultrapériphérique de l’Union européenne en 1992. Ces évolutions administratives permettent à l’île de bénéficier de subventions et d’accroître son économie.

Enfin, en 2008, la Saga du Rhum ouvre ses portes au public. Ce musée, fondé par la Maison Isautier en partenariat avec les distilleries Savanna et Rivière du Mât, retrace l’histoire du rhum à La Réunion.

Les distilleries de l’île intense

La maison Isautier est la plus ancienne distillerie de La Réunion toujours en activité, créée par Louis et Charles Isautier en 1845 à Saint-Pierre. Ce sont les précurseurs du vieillissement du rhum et ils lancent la mode des rhums arrangés dans les années 70.

La distillerie Savanna voit le jour dans les années 1870 sur le domaine sucrier de Saint-Paul, appartenant aux époux Hoarau de la Source. La distillerie est transférée sur le site Bois-Rouge à Saint-André en 1992.

Depuis décembre 2012, la distillerie Savanna appartient au groupe Réunionnaise du Rhum.

La distillerie Rivière du Mât a été fondée en 1886 par Louis Moinet. La distillerie emprunte son nom à la rivière, dont la légende raconte qu’un navire échoua dans son lit, laissant seulement son mât dépasser, attribuant ainsi à la rivière ce nom.

En 1984, la distillerie est déplacée à Saint-Benoît sur le site de Beaufonds. En 2012, la société rejoint le groupe La Martiniquaise.

Payet & Rivière est avant tout une micro-sucrerie, située à Bel Air, reconnue pour travailler le galabé, un sucre de canne complet anciennement produit sur l’île.

C’est en 2024 que la société étend son activité en micro-distillerie, dans l’optique de produire du rhum à partir de pur jus de canne et de sirop de canne en quantité limitée afin de privilégier la qualité et l’originalité.

Carte distilleries rhum île de la Réunion

Carte Rhum île de la Réunion

Liste des distilleries de l'île de la Réunion

DistilleriePropriétaire
Savanna Réunionnaise du Rhum
Rivière du Mât La Martiniquaise
Isautier Famille propriétaire
Payet & Rivière Familles propriétaires