Pur Rhum, un label pour plus de transparence

Illustration Pur Rhum, un label pour plus de transparence

Le monde des spiritueux est en perpétuelle évolution, et en particulier le rhum. Le nouveau label Pur Rhum répond à une demande croissante de transparence aussi bien de la part des consommateurs que des professionnels.

Au niveau de la réglementation européenne 110/2008, un rhum est un distillat obtenu par fermentation puis distillation de mélasse ou de jus de canne. Le rhum doit titrer à minimum 37,5 % et ne doit ni être aromatisé, ni être additionné à du caramel, excepté pour la coloration. Par ailleurs, la réglementation précise également qu’un rhum ne peut être édulcoré que pour en « compléter le goût final », sans toutefois définir de seuil maximal en quantité de sucre ajouté. C'est finalement ce manque de seuil qui pose problème.

Seulement, les choses évoluent. Une nouvelle réglementation européenne numérotée 2019/787 arrive. Au niveau du rhum, elle précise un seuil maximal dépourvu d’ambiguïté de 20 g de sucre par litre. Le nouveau règlement est déjà en vigueur mais les marques ont jusqu'au 25 mai 2021 pour se mettre en conformité, aussi bien pour la production que l'étiquetage.

Le label Pur Rhum garantit des rhums conformes à la réglementation européenne, et dont le goût provient véritablement de l’élaboration, de la distillation, et du vieillissement. Le label a pour objectif de garantir au consommateur que le produit labellisé est un authentique rhum au sens de la réglementation Européenne, et de lui en apporter la preuve. La transparence du label est totale, l'ensemble des informations pour chaque rhum testé sont disponibles et accessibles sur le site. La charte du label détermine 4 grands principes.

Chaque rhum fait l'objet d'une analyse par un laboratoire indépendant. C'est le rhum qui est labellisé et non la distillerie ou la marque. On pourrait donc retrouver pour une même marque, des produits labellisés et d’autres non labellisés. Les rhums labellisés s’engagent à communiquer l’âge minimum et non l’âge maximum des rhums. On pense notamment à la problématique des rhums vieillis avec la méthode Solera, où figure généralement sur la bouteille, l'âge du rhum le plus vieux.

Les analyses portent sur 5 molécules :

  • Les sucres ajoutés : saccharose, fructose, et glucose notamment sont recherchés.
  • Le glycérol : le glycérol est un liquide incolore, visqueux et inodore, au goût sucré. Il permet de rajouter de l'épaisseur et du gras.
  • L'éthylvanilline : l'éthylvanilline est un arôme de synthèse qui a une odeur similaire à la vanille avec un côté sucré. Son intensité aromatique est 2 à 4 fois supérieure à celle de la vanilline naturelle que l'on trouve dans les gousses de vanille.
  • La vanilline : la vanilline est un arôme que l'on retrouve naturellement dans le rhum. Elle est apportée par le vieillissement en fûts de bois. Cependant, elle peut également être ajoutée sciemment après vieillissement. 
  • Le syringaldéhyde : le syringaldéhyde est un composé organique naturel que l'on retrouve dans le rhum à cause du vieillissement en fûts en bois.

En comparant le dosage de vanilline et de syringaldéhyde, il est possible de déterminer si la vanilline a été ajoutée ou non (le rapport normal est d’environ 1 pour 2). Par exemple, si un rhum contient 1 mg/l de vanilline et 2/mg de syringaldéhyde, on peut considérer que la vanilline est naturelle. S’il contient 2 mg/ l de vanilline et 1 mg / l de syringaldhéhyde,il apparaît évident qu'une partie de la vanilline a été ajoutée sous forme d’arôme. De plus, les rhums labellisés Pur Rhum contiennent moins de 20g / l de sucre ajouté, comme le précise l'évolution de la réglementation européenne.

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